Les outils d’IA disponibles pour le processus d’archivage vont-ils faciliter ce dernier ou le faire disparaître ? Comment l’IA peut-elle permettre de mieux archiver ? Qu’ont en commun archivage managérial et IA ? L’IA redéfinit-elle ce que l’on va archiver demain ? A l’heure où le tsunami numérique impacte notre façon de penser l’archivage, de nouveaux outils sont ou seront bientôt disponibles pour nous aider à archiver… Face, d’un côté, à l’infobésité et, de l’autre, aux progrès de l’intelligence artificielle, comment se positionnent les managers de la donnée que nous sommes devenus ?
Sur ce point, les convictions du CR2PA ne perdent rien de leur pertinence. Au contraire, on peut même avancer qu’elles se trouvent renforcées.
Au premier rang desquelles, celle que l’humain reste au centre du management de l’information et que, en quelque sorte, l’intelligence de l’IA est celle que nous voulons bien lui donner. Dans ces conditions, comment l’IA peut-elle aider sur tout le cycle de vie de la donnée et quelles valorisations peut-elle apporter (information, connaissance dans un contexte) en contribuant aux décisions directes ou indirectes ?
Fondamentalement, les technologies d’IA et d’apprentissage automatique reproduisent la cognition et les capacités humaines d’apprentissage, de façon accélérée. Elles ne sont, par conséquent, opérantes qu’à partir d’une stratégie d’apprentissage saine et de données de qualité. Une première approche est par conséquent de contrôler la qualité des données fournies aux algorithmes d’apprentissage ou d’intégrer aux IA des paramètres régulateurs. Les managers de la donnée devront demain rendre l’IA intelligible à tous ceux qui y sont confrontés et être au cœur de ce processus d’intelligibilité.
Outil d’aide à l’archivage, l’IA peut également -et peut être surtout-
être un moyen de mieux exploiter les données archivées en redonnant vie à un
patrimoine informationnel sous-exploité grâce à des recherches basées non plus
uniquement sur la sémantique mais intégrant les données contextuelles en se
plaçant du point de vue de la connaissance. Elle pourra permettre une meilleure
traçabilité et contribuer à une gestion plus efficiente de l’archivage :
reconnaitre que la donnée est engageante et doit être archivée, apporter de la
« distance » par rapport aux éléments du référentiel d’archivage, aider à la
classification dans le référentiel, en aval, gérer les comptes rendus
d’intervention, accéder de façon directe au bon élément du référentiel de
conservation, ou même permettre une meilleure acculturation
des collaborateurs à l’archivage…
Alors, archivage et Intelligence artificielle même combat ? Oui si l’on part du postulat que l’humain prime sur les outils et qu’il faut rendre l’IA intelligible à tous ceux qui y sont confrontés, oui si tous les acteurs restent conscients des risques, et maîtres du processus de qualification des documents engageants (définir ce qui doit être conservé, pour quelle durée, etc…), qui seul permet une maîtrise dans la durée de l’information à risque.