Ce n’est plus de la fiction. Ce qu’on appelle, sans souvent l’avoir vraiment bien définie, l’intelligence artificielle (I.A.) est là, dans les entreprises ou les grandes organisations. Elle utilise les données internes ou externes et le premier enjeu est que ces données utilisées soient pertinentes et non faussées.
Certes, l’I.A. dont on parle beaucoup et parfois beaucoup trop, est présente de manière inégale selon les entreprises, les secteurs ou les activités.
Au CR2PA, tous les travaux réalisés depuis dix ans (livres blancs, blog, MOOCS, manifeste, abécédaire, ateliers…) soulignent le rôle des producteurs d’information dans l’identification, la mise en sécurité et la gestion dans la durée des informations vitales pour l’entreprise.
Le développement actuel et futur de l’I.A. a au moins deux conséquences dans notre domaine :
- la gestion de l’information est profondément transformée
- les nouveaux outils pour le processus d’archivage vont faciliter le travail ou faire disparaître la fonction, la question est posée.
C’est donc la façon de travailler qui change, y compris dans la notion de processus d’archivage : mettre du sens à ce que l’on fait, documenter les décisions et détruire l’information toxique.
Dans tous les cas, notre conviction est que si les outils bien calibrés sont incomparables dans tout ce qui est mesurable (performance, rendement, argent), les enjeux les plus importants pour les entreprises vont bien au-delà avec la nécessité de garder la main, de corriger les biais, d’agir avec éthique …
Les mots-clés de l’archivage managérial, notion créée et défendue par le CR2PA sont plus que jamais d’actualité.
- L’HUMAIN PRIME SUR LES OUTILS
- LA PRISE DE CONSCIENCE DES RISQUES DOIR ETRE PARTAGEE
- LES DOCUMENTS ENGAGEANT DOIVENT TOUS ETRE QUALIFIES
- LA MAITRISE DE L’INFORMATION A RISQUE SE FAIT DANS LA DUREE
- L’humain prime sur les outils signifie qu’il faut rendre l’I.A. intelligible pour tous ceux qui y sont confrontés. Il s’agit ici de ne pas confondre intelligibilité et transparence. Il est peu utile pour les non-informaticiens d’avoir accès aux codes source, il est par contre primordial de comprendre ce qui est recherché, comment on l’obtient et quelles sont les limites des méthodes utilisées.
- Prendre conscience des risques, c’est aussi un peu démythifier les outils, comprendre comment l’I.A. peut produire des résultats non recherchés, comment les discours des zélateurs sont parfois trompeurs ou au moins exagérés, montrer aussi que l’exercice d’un métier, en l’occurrence l’archivage , ne se résume pas à un algorithme…
- Qualifier les documents, données, mails, c’est d’abord définir ce qui doit être conservé, pour telle durée etc…
- Maîtriser l’information dans la durée c’est aussi ne pas croire que tout est possible à tout moment, c’est ne pas confondre la culture de l’instantané et culture de l’oubli.
Vaste programme pour le CR2PA et ses adhérents. Mais comme le disait Descartes, « ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. »
Par Bruno Danvin.
